Bang Gang sortira son nouveau single le 2 Février. Il dévoilera la pochette prochainement sur son compte Facebook. Rappelons que si Barði Jóhannsson reste actif à travers ses divers projets annexes, le dernier album de Bang Gang date déjà de 2008.
MàJ : Le visuel a été posté hier sur facebook et c'est résolument sombre :
https://www.facebook.com/banggangband
MàJ2 : Le single est sorti (et c'est franchement pas mal) :
http://www.stereogum.com/1733319/bang-gang-out-of-horizon-stereogum-premiere/mp3s/
Dans la veine du précédent, un peu de pop, un peu de rock, un peu d'electro.
Zoom éclectique sur la musique indépendante ou underground (Rock, Electro, Jazz, Metal...)
jeudi 22 janvier 2015
mercredi 21 janvier 2015
[Chronique] Asgeir - In The Silence - Reflexion sur le rayonnement culturel islandais.
Plus qu'une simple chronique, cet album In the Silence est l'occasion de soulever un certain nombre de réflexions sur la domination de l'anglais sur le marché de la musique et la difficulté pour des "petits pays" comme l'Islande d'exporter leur culture en la gardant intact. Pourquoi en parler pour ce second album d'Asgeir ? Tout simplement car In The Silence est en réalité la simple traduction en anglais de son premier album Dýrð í dauðaþögn. Pas besoin d'être un génie pour comprendre l'intérêt de cette traduction, imaginez vous en soirée en train d'évoquer votre dernière découverte musicale :"Hey ! T'as écouté l'album d'Asgeir, Dirss i deuïthamachinchose, il est trop bien !" Le problème ici, c'est que ce n'est pas seulement le titre qui a été traduit, mais l'intégralité des paroles des chansons.
Avant de me lancer plus avant dans le décryptage de cet album, il est bon de rappeler dans quel contexte il a été composé pour donner un peu plus de relief au choix de cette traduction.
L'Islande est un point chaud de la littérature mondiale, où s'est épanouie un fameux genre littéraire, les sagas (mots que la langue française à emprunter à l'Islande et qui signifie récit), qui narrent l'histoire de personnages illustres - des rois norvégiens dans les sagas des rois norvégiens ou d'illustres explorateurs ou conquérants dans les sagas islandaises - de leur naissance à leur mort, sans oublier leur important lignage et en intégrant parfois des éléments fantastiques et mythologiques (sagas légendaires). Même si ces récits sont en parties, voir pour certains quasiment intégralement, fictionnels, ils apportent une mine d'informations sur les modes de vies de l’époque. On sait d'ailleurs que nombre de ces nordiques étaient d’habiles poètes qui composaient de la poésie scaldique. On peut citer également l'Edda poétique, notamment la Völuspa, qui avec l'Edda en prose de Snorri Suturlson sont les plus importantes ressources à notre disposition pour comprendre la mythologie nordique. Encore actuellement, l'Islande est célèbre pour ses thrillers baignés dans l'ambiance si particulière de ce pays mais possède une littérature variée que l'on ne peut limiter à ce seul genre et nous revenons doucement à notre sujet initial.
Car ce premier album est avant tout une belle histoire, celle d'un jeune homme qui tarde à s'ouvrir à la civilisation dynamique de Reykjavik, la capitale et qui reste très attaché à ses origines rurales dont on perçoit le calme et la paix dans sa musique. Mais c'est aussi un rapprochement avec son père, poète apprécié en Islande, qui lui a écrit toutes ses paroles. Il faut aussi rappeler l'attachement des islandais pour leur langue (Íslenska), la fierté de sa pureté, elle qui n'a que très peu évolué depuis plus d'un millénaire et se rapproche du vieux norrois, la langue scandinave médiévale.
Pour toutes ses raisons, on comprend aisément que cette démarche de traduire les paroles de son père, de dénaturer la sonorité si particulière de l'islandais, pour s'exporter et s'imposer aux restes du monde n'avait rien de naturel. Mais on comprend le choix du producteur, l'islandais étant une langue obscure, imprononçable pour le public étranger et aux accents rugueux pas forcement vendeur. La plupart des succès musicaux islandais ont été produits dans la langue de Shakespeare (Björk, Of monsters and men, Jón Jónsson...). Sigur Ros en est un contre exemple - me direz vous, ou pas, vous faites ce que vous voulez - Mais le succès de Sigur Ros à l'étranger s'explique - outre leur talent, qu'ils partagent avec d'autres - par un certains nombre de facteurs favorables :
- Il ne s'agit pas de chansons à texte, les paroles sont là comme instrument et le sens importe peu. D'ailleurs un bon nombre de chansons sont écrites en Volenska, langue imaginaire qui ne veut rien dire.
- Liée à cette absence de sens, la musique de Sigur Ros est universelle, la mélodie seule réveille des émotions que chacun peut ressentir, indépendamment de sa langue.
- Sigur Ros s'est exporté à l'étranger après avoir fait ses preuves dans son pays, albums après albums, et surtout s'est fait connaitre en partant en tournée avec Radiohead.
Pour Asgeir, c'est un tout autre contexte. Après un seul album, qui a connu certes un succès fulgurant et inédit en Islande (meilleure vente pour un premier album), Asgeir était absolument inconnu à l'étranger et c'est un label londonien (qui avait déjà repéré Björk) séduit, qui a parié sur lui pour l'exporter à l'étranger. Loin de moi l'idée de faire une leçon de marketing, c'était sans doute la meilleure solution que de le faire enregistrer en anglais et le succès qu'a rencontré l'album en est la preuve.
Mais quand est-il des conséquences sur la qualité artistique de l'album ? Le traducteur, John Grant, s'est attaché au mieux à respecter le sens des paroles (et mon niveau d'islandais m'interdit évidemment de vérifier la qualité de cette traduction), intention louable, mais faite parfois à l'encontre de la musicalité des paroles, renforcé par la diction d'Asgeir, moins à l'aise avec l'anglais, ce qui donne à l'ensemble un côté moins naturel, plus haché, quelque peu dommageable. On perd aussi en nuance, ou la voix légère d'Asgeir et son timbre profond colle parfaitement avec les subtilités de l'islandais, tantôt rugueux, tantôt délicat, riche en sonorité variée. D'un autre côté on peut se réjouir que la traduction du texte, même si on en perd le rythme et la mélodie (l’éternel problème dès qu'il s'agit de traduire un poème, exercice au combien périlleux) permet de faire découvrir un texte qui sinon aurait été inaccessible au profane. Regrette-t-on la traduction de l'Edda de Snorri Suturlson ou de la Völuspa ? Qui en France est capable de les lire dans leur version originale ?
Et si les sonorités de la traduction peuvent paraître moins naturelles, c'est avant tout par comparaison directe avec la version islandaise. Mais prit indépendamment, ce In The Silence est un bijou, mais Dýrð í dauðaþögn est juste un peu meilleur. Que ce soit l'une ou l'autre version, il est temps d’arrêter cette digression et de parler de la musique. Et il n'y a pas tant à dire. C'est un album de folk/pop, teinté de notes électro intégré intelligemment, aux accents heureux et chaleureux, porté par la voix aérienne et reposante d'Asgeir. Les chansons s'enchainent sans accroc, on se laisse transporter par les mélodies délicates et positives, pour 40 minutes enchanteresses. Cet album mérite clairement son succès. Et pour ne rien gâter, vous trouverez la version deluxe de l'album, comprenant les deux versions, pour à peine plus cher que le seul In The Silence, de quoi s'ouvrir à cette merveilleuse langue qu'est l'islandais. Vous n'aurez plus qu'à vous blottir au coin du feu et apprécier.
Je vous laisse vous faire votre propre opinion en écoutant les deux versions de son principal tube :
King and cross
Leyndarmál
Pour la suite, il y a fort à parier, pour les raisons déjà évoquées, pour l'attachement à la langue, à la culture, à ses racines et tout simplement à son père, qu'il retourne chanter dans sa langue natale. Et le succès de In The Silence lui a sans doute ouvert une popularité suffisante pour acquérir une certaine liberté pour son prochain album. La sortie de Dýrð í dauðaþögn aux États-Unis, dans sa version originale, semble aller en ce sens. Bæ !
jeudi 15 janvier 2015
[News] The Chopin Project - Alice Sara Ott / Ólafur Arnalds
Encore un nouveau projet pour le touche à tout islandais Ólafur Arnalds (Classique, acoustique, électro, BO...) qui s'unit cette fois à Alice Sara Ott, pianiste classique germano-japonaise et s'attaque au répertoire de Chopin, l'un des plus interprétés et réinterprétés. Il promet d'apporter sa propre touche pour un résultat non conventionnel. Sortie prévue le 15 Mars 2015 sous le titre : The Chopin Project.
Vidéo de présentation du projet :
Alice Sara Ott : Edvard Grieg - Concerto pour Piano en la mineur op 16
Ólafur Arnalds - Live on KEXP
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