Cactus Choir est le premier album "solo" du compositeur et claviériste Dave Greenslade et marque la fin provisoire de son précédent groupe sobrement appelé Greenslade (je vous rassure, il a fait preuve de plus de créativité pour sa musique) pour des problèmes de management. Viennent se greffer à Dave Greenslade et Tony Reeves, rescapés de la précédente formation, de nombreux musiciens comme Mick Grabham (Procol Harum), Simon Phillips (Toto essentiellement, mais aussi, Camel, Mike Oldfield, Asia...), Steve Gould (Rare Bird)...
Cactus Choir est sorti en 1976, à une époque où le Rock Progressif est plutôt en fin de vie, les plus grands succès de Pink Floyd, Yes, King Crimson, Mike Oldfield... sont derrière eux, tout du moins dans le domaine de la musique progressive, certains rebondiront ailleurs. Dans ce contexte, difficile pour ce Cactus Choir de se faire une place au soleil, d'autant qu'il ne révolutionne en rien le genre. Cet album tombé dans un relatif anonymat aura du attendre cet automne pour une réédition en CD.
Il n'est pourtant pas à délaisser. Centré autour d'un claviériste, on pouvait craindre une profusion de synthétiseurs au son vieilli et des envolés ultra-techniques. Bien entendu nous avons le droit au Piano, Mellotron, Orgue Hammond, Synthétiseur ARP et autres claviers, mais Dave Greenslade prend le temps de poser ses notes sans surenchère pour tisser des mélodies émouvantes, comme dans le sublime Forever and Ever qui clôture la face A et superpose de nombreux claviers aux sonorités différentes, et n’hésite pas à se mettre en second plan pour laisser la vedette à la voix ou à la guitare.
Seul les introductions des deux faces peuvent sembler un peu vieillottes, mais après ces courts passages, l'ensemble sonne très mélodique, parfois triste, parfois très enjoué (on se surprend à se trémousser sur l'entrainant Dance Country). La diversité des instruments joués, le grand nombre d'intervenants, les variations de tons et de rythmes entre les chansons interdisent tout ennui, et offrent écoute après écoute un même plaisir, et le sentiment d'entendre une œuvre complète. Les enchainements soignés et la ligne mélodique claire qui nous mène jusqu'au Finale, condensé du reste de l'album, aux ambiances variées qui multiplie les contre pied, rend cet album concept autour de la colonisation de l'ouest américain cohérent.
Cactus Choir oscille entre ses influences, avec la volonté de produire un grand album ambitieux de Rock Progessif, en développant un concept fort, comme a pu le faire ELP, et une volonté de rester accessible et mélodique, comme Mike Oldfield, Vangelis et autres Camel. Ce manque de positionnement fort n'a pas nuit à la qualité de l'album, qui au contraire mélange les qualités. Résolument progressif, résolument mélodique. Un bijou !
Face A
1. Pedro's Party (3:37)
2. Gettysberg (3:57)
3. Swings and Roundabouts (4:20)
4. Time Takes my Time (6:50)
5. Forever and Ever (3:38)
2. Gettysberg (3:57)
3. Swings and Roundabouts (4:20)
4. Time Takes my Time (6:50)
5. Forever and Ever (3:38)
Face B
6. Cactus Choir (6:14)
a) The Rider (2:52)
b) Greeley and the rest (2:00)
c) March at Sunset (1:22)
7. Country Dance (5:30)
8. Finale (8:36)
Musiciens :
Dave Greenslade — Claviers (1-8), Voix (4)
Tony Reeves — Basse (1, 2,
6, 8)
Simon Phillips — Batterie, Percussions
Steve Gould — Voix (2, 6)
Dave Markee — Basse (3, 4)
John Perry — Basse (7)
Mick Grabham — Guitare (4)
Lissa Gray — Voix (4)
Bill Jackman — Flûte basse, Clarinette basse (8)