Future Sound of London est un monstre sacré de L'IDM, dérivé expérimental de la Dance Music, entre rythmique électronique et ambiance planante. Leurs albums se vendent par wagons outre Manche, mais ce groupe reste malheureusement assez méconnu en France.
Face A - Psychotique et planant
Sorti en 92, ce Papua New Guinea alterne les passages angoissants et
névrosés avec quelques envolées aériennes des plus agréables, même si
l'ensemble a prit un coup de vieux.
Face B - Planant et organique
En 94 sort Lifeforms, leur plus gros succès (6ème des chart au Royaume
Uni). Moins agressif, les sonorités bien que toujours électroniques
sonnent plus organiques et chaleureuses. L'ensemble de l'album reste très
planant. Trop diront certains, le double album contient quelques
longueurs, absente des deux singles présentés ici :
Face C - Urbain et angoissant
Plus sombre, voir malsain, plus violent aussi, Dead Cities (album sorti en 96) est plus difficile d'accès et connaitra un succès moindre. Dommage, il est sans doute le meilleur album du groupe.
Face D : Folk
Folk ? Oui, Future Sound of London, sous le pseudonyme Amorphous Androgynous propose également une musique Folk Pyschédélique (surtout depuis 2002). Histoire de détendre ceux que l'electro de Future Sound of London pourrait angoisser.
Aujourd'hui est la journée du bonheur, et tout le monde y va de sa compil' des meilleurs chansons pour se redonner le moral. Puisque que chaque semaine je vous poste une chanson qui me met en joie, autant frapper fort aujourd'hui avec celle qui a le plus d'effet sur moi. Son pouvoir euphorisant marche à plein, car la musique en elle même est ultra bien fichue et entrainante, le clip tout en couleur, un peu enfantin est une vraie réussite, et ça me rappelle des souvenirs d'enfance (la musique étant reprise dans la pub pour Sironimo, désolé pour la référence...). Pendant une période, son pouvoir presque magique avait été menacé par la nouvelle de la mort de son interprète, Ronnie James Dio, mais bon, comme disait le moustachu le plus célèbre au monde, "The Show Must Go On". Au passage, Roger Glover, à l'origine de la chanson, qui avait invité Dio et d'autres musiciens et chanteurs pour contribuer à son premier album solo n'est autre que le bassiste de Deep Purple.
Je vous en avais parlé sur ce blog, le nouveau projet d'Ólafur Arnalds, le touche à tout Islandais vient de sortir.
Ólafur Arnalds est un compositeur éclectique, ayant joué tour à tour du classique, du metal, de l'electro... mais dont l'univers sensible et mélancolique a été très inspiré de Chopin, musicien qu'il place haut dans son estime. Il n'est donc pas étonnant qu'il se soit attaqué à son répertoire. Pour l'occasion il est accompagné par Alice Sara Ott, pianiste germano-japonaise.
Ólafur n'étant pas un musicien de classique, il ne propose pas ici une simple nouvelle interprétation des nocturnes ou autres œuvres du pianiste franco-polonais comme il y en a tant, mais des compositions inédites, s'appuyant ou s'inspirant d’œuvres du maitre. Ainsi le premier morceau, Verses est un inédit qui est basé sur un motif de la sonate no 3 de Chopin, mais qui s'y éloigne très fortement, pour sonner comme un morceau d'Ólafur Arnalds, et c'est bon. Le second titre est justement la sonate no 3 de Chopin, joué par Alice, histoire de comparer et d'observer le chemin parcouru. Cette succession d'interprétations des œuvres de Chopin et de nouvelles compositions s'y inspirant se poursuit tout au long de l'album. Et c'est sans doute là, la principale faiblesse du projet.
Si la découverte de nouvelles œuvres du compositeur islandais justifie l'achat d'un nouvel album, les inédits ne couvrent que la moitié de l'album. Les morceaux de Chopin quant a eux, même s'ils sont joliment interprétés par Alice Sara Ott (ASO pour les fans de vélo...), n'apportent pas grand chose par rapport à ce qui se fait déjà.
De plus, il y a un trop fort contraste entre les œuvres au piano d'Alice et les compositions au violon d'Ólafur et je regrette fortement que les univers des deux musiciens ne se mélangent pas plus. A ce titre l'enchainement : Nocturne in C Sharp Minor et Reminiscence est le plus réjouissant de l'album.
Dernier défaut, mais mineur, si la comparaison des deux versions, avec la recherche des motifs communs, peut être ludique, ça peut se faire au détriment d'une écoute plus globale de l’œuvre.
Dans l'ensemble les œuvres d'Ólafur sont réussis, mais concentrent l'intérêt principal de l'album. Il peut s'agir d'une bonne porte d'entrée pour les fans de l'Islandais qui ne serait pas familiarisé à l’œuvre de Chopin (est-ce possible ?) ou plus probablement aux amoureux de Chopin et d'Alice (on les comprend sans mal) qui pourraient ainsi découvrir le talent d'Arnalds.
On double la quantité aujourd'hui, avec deux morceaux rocks ultra entrainants, histoire de se remettre d'une longue semaine épuisante.
On commence avec ELP qui se déchaine sur ce Hoedown, en abandonnant leur pompeux habituel. Simple et efficace.
ELP est un super groupe, une formation qui réunit des membres d'autres groupes, ici :
Keith Emerson (ex-Nice)
Greg Lake (ex-King Crimson)
Carl Palmer (ex-Atomic Rooster)
Encore plus fort, avec le dément Hocus Pocus du groupe néerlandais Focus. Impossible de rester stoïque devant ce rythme endiablé, ce chant possédé et ces solos de guitare déchainés.
Groupe de rock progressif, essentiellement instrumental, il nous montre comme ELP qu'ils savent également construire une chanson à l'accroche immédiate.
Face Sombre
Boards of Canada est un groupe d'électro ambiant, l'un des pionniers et piliers de l'IDM (Intelligent Dance Music) au côté d'Autechre, Future Sound of London, ou encore The Orb...
Leur premier (vrai) album est rapidement devenu culte pour les fans du genre. Ambiance poisseuse, son un peu rugueux, rythmique lente, ce Smokes Quantity ne respire pas la joie de vivre, à l'image du reste de l'album, qui s'il reste assez éclectique ne plonge jamais dans allégresse et la béatitude.
Antérieurement, Boards of Canada avait déjà sévit à travers une série d'album aux tirages confidentiel (centaine d'exemplaires) avec notamment ce Everything You Do Is a Balloon, moins répétitifs mais aux ambiances assez proche.
Je ferais sans doute un article plus complet sur ce groupe, tant leur discographie recèle de perles.
On commence avec l'un des groupes les plus célèbres au monde mais dont la discographie reste étonnamment obscure pour les profanes. Il n'y a qu'a se pencher sur les ventes d'albums pour s'en rendre compte. Queen est avant tout un groupe de tubes et sans surprise c'est leurs best-of qui se sont le mieux vendus. Greatest hits 1 est l'album le plus vendu au Royaume Uni et le second en Europe, tandis que le Greatest hits 2 est le second plus vendu au Royaume Uni et le plus vendu en Europe (chiffre comprenant cumulant les ventes des Greatest hits seuls et des coffrets les réunissant).
A eux deux, ces albums cumulent près de 70 millions de ventes*, à comparer au 11 millions d'A Night at The Opera et son morceau phare, Bohemian Rhapsody.
De plus, quand on pense à Queen, on met en avant leur hymne de stade (We Will Rock You, We Are The Champion), des tubes FM (I Want to Break Free, The Show Must Go On, A Kind Of Magic...) et les performances lives enflammées.
Mais avant de devenir une icône, le groupe proposait un rock plus alambiqué, plus complexe, dont leur second album, Queen II (loué par les fans, mais dont un seul morceau Seven Seas of Rhye a traversé les générations) est le point d'orgue. Un album d'une grande richesse et d'une grande finesse où la face B (Side Black) est à mon sens l'enchainement musical le plus fascinant de l'histoire du rock. Je vous laisse découvrir The March Of The Black Queen, morceau épique qui préfigure ceux que sera Bohemian Rhapsody.
The March Of The Black Queen :
Si je le place en 5, c'est bien parce que ce morceau reste tout de même relativement connu dans le monde du rock et non par une éventuelle qualité moindre, il s'agit tout simplement de ma chanson préférée.
Pour Scorpions j'ai l'embarras du choix, car ils sont connus essentiellement pour deux de leurs balades, Wind of Change (125 000 000 de vues sur Youtube, tout de même) et Still Loving You :
Moins nombreux sont ceux qui connaissent Scorpions pour ceux qu'ils sont en réalité, un groupe de Heavy Metal, même si là encore certains de leurs morceaux ont connu un succès certains :
Moins nombreux encore sont ceux qui se sont penchés sur leur première partie de carrière (commencée en 1965 !), lorsque emmené par le fantasque Uli J Roth à la guitare (arrivé pour le second album), ils proposaient un Hard Rock à la limite de psychédélique. J'aurais pu citer l'excellentissime Taken by force qui contient le meilleur riff de guitare de l'histoire du rock, sur Sails of Charon, mais cet album à la croisée des chemins a déjà bien entamé son virage Heavy.
C'est donc leur second album, Fly to the Rainbow (1974), beaucoup plus confidentiel que je vais mettre en avant. Du Hard Rock aérien, encore marqué par le psychédélisme de leur début, mais plus incisif, notamment grâce au renfort d'Uli Jon Roth, guitariste exceptionnel. Le morceau titre est un petit bijou d'un peu moins de 10 minutes qui s'ouvre par un air de guitare sèche très agréable avant que le morceau ne prenne de l'ampleur tout au long de son déroulement.
Supertramp en 5 albums (De Crime of Century à ...Famous Last Words...) a forgé sa légende, en étant une véritable machine à tube (Dreamer, School, The Logical Song, Goodbye Stranger, Breakfast in America, Give a Little Bit, It's Raining Again...).
Mais à l'origine, Supertramp était un groupe de Rock Progressif qui avait sortit un premier album éponyme, qui fut un échec commercial, mais qui était néanmoins d'une grande qualité musicale. Un album aux mélodies sensibles, un rock délicat et ciselé. Le morceau présenté ici montre parfaitement leurs ambitions de l'époque. Une construction mettant en valeur un refrain accrocheur, un break bruitiste, à l'image de Moonchild de King Crimson avant le reprise du refrain pour le final.
Il faudra attendre Crime of Century (leur meilleur album) pour qu'ils proposent un équilibre entre album conceptuel et chansons phares, pour ainsi connaitre le succès international.
Vangelis est internationalement connu pour ses musiques de films, notamment son travail pour les chariots de feu et 1492 : Christophe Colomb ou encore son travail le plus accomplit selon moi, la BO de Blade Runner :
Le premier étant même utilisé à chaque remise de médailles au JO de Londres (jusqu'à saturation et pourtant j'adore ce morceau).
Mais parmi ces collaborations, il a composé l'un des albums les plus tristes qu'il m’a été donné d'entendre pour accompagner la série documentaire l'Apocalypse des animaux de Frédéric Rossif, en 1970. A ne surtout pas écouter en cas de déprime, sinon faites vous plaisir, c'est juste sublime.
Vangelis - Création du Monde
Chronique complète de l'album : A venir
Et vous connaissez également sans doute Aphrodite's Child, groupe grecque qui a vu l'éclosion du chanteur Demis Roussos, a travers ces deux chansons :
Mais le claviériste de ce groupe n'était autre que... Vangelis. Il composa intégralement leur dernier album, 666, très éloigné de la pop des deux précédents albums, et tout aussi éloigné de sa future carrière solo très new age et planante. Il s'agit d'un album de Rock Prog' très ambitieux, un peu fou, au concept tournant autour de l'Apocalyse de Saint Jean (un thème le fascinant apparemment...). Ce double album est d'une grande richesse et d'une grande complexité, mais propose néanmoins des mélodies aux accents immédiatement jouissifs, comme sur le fabuleux Four Horseman, son refrain ultra accrocheur et son solo de guitare excitant :
Mike Oldfield est un géant de la musique, l'un des artistes les plus célèbres de sa génération, qui outre une tournée allemande en 2006 et deux concerts en Espagne s'est permis de réunir 500.000 personnes à Berlin pour le passage à l'an 2000 et a connu une audience encore plus large en jouant un mini concert lors de la cérémonie d'ouverture des JO de Londres en 2012.
On le connait avant tout pour ces tubes pop chantés par Maggie Reilly, Moonlight Shadow et To France, ainsi que le thème principal du film d'horreur L'exorciste tiré de son premier album Tubular Bells.
Deux facettes de l'artiste très différentes, Tubular Bells étant un album de rock progressif (oui ce genre est omniprésent dans mon classement), composé de deux morceaux (pour les deux faces du vinyle, format très classique dans ce genre musical), qui n'a rien d'horrifique, qui alterne le rock, le folk, les passages alambiqués voir un peu loufoque. Une œuvre assez immature mais qui justement en hérite un vent de fraicheur et de folie particulièrement bienvenus. Il poursuivra dans les grandes fresques ambitieuses de 2 fois 20 minutes jusqu'à l'apogée de sa première partie de carrière et le "fantastic" Ommadawn.
La seconde partie de carrière sera plus pop et comprendra les deux morceaux déjà cités. Et selon moi présente un intérêt bien moindre. Mais c'est en 1990, alors que la carrière de Mike Oldfield s’essoufflait un peu et que Richard Branson souhaitait qu'il sorte un Tubular Bells II pour renouer avec le succès qu'il sortit contre toute attente l’œuvre musicale à mon sens la plus fascinante de l'histoire de la musique (oui, je m'enflamme), Amarok. Un chef d’œuvre complètement fou, constitué d'un seul morceau de 60 minutes (et deux secondes...), constitué d'une multitude de thèmes (une cinquantaine) développés entre 13 secondes et 3 minutes 13 et joué à l'aide d'une cinquantaine d'instruments et bruitages. Mélange des influences (Rock, World Musique, Folk, Prog', Ambiant...). Le final en trois temps est d'une intensité incroyable et nous vide de toute émotion. Rien de comparable n'existe dans le monde de la musique, mais son côté anti commercial et son absence de promotion (Richard Branson n'apprécia pas du tout la plaisanterie, voir chronique) en fera un bide qui n'aura pas connu le succès qu'il mérite. Et pourtant derrière son approche élitiste, il contient des mélodies sublimes et faciles d'accès.
Mike Oldfield - Amarok
Il faut faire l'effort pour s'accrocher les 6 premières minutes, et après vous serez happé par la beauté du morceau.
Il est souvent pratique de dire que Queen a explosé à la face du
monde grâce à sa chanson Bohemian Rhapsody tant elle est hors norme, et
que son histoire peut ressembler a un conte de fée. Une chanson trop
longue et donc refusé par toute les radios et finalement diffusée par un
ami de Mercury sur Capital Radio, et là, le casse du siècle, les
auditeurs la redemandent encore et encore, elle passera ainsi jusqu'à 14
fois par jour. Depuis, de nombreux sondages font de ce single, le
meilleur morceau de l'histoire du rock, pas moins. Et parce que cela ne
suffit pas, on lui crédite la naissance du clip vidéo.
Et bien non, Queen n'a pas inventé le clip ; Une confusion venant
de la technique d'enregistrement de la vidéo, de façon électronique,
alors encore unique dans le monde de la musique. Et non Queen n'était
pas un petit groupe inconnu lorsque ce morceau est sortit. Ils avaient
déjà 3 albums à leur actif, qui avait bénéficié d'un succès croissant.
Le public était au rendez vous, les disques d'or aussi. Le premier
carton de Queen est plus a chercher dans Killer Queen, ou dans une
moindre mesure dans Seven Seas of Rhye extrait de ce qui est peut être
le meilleur album de Queen, Queen II, nous y voilà donc...
Un 1 an après un premier album plein de charme, Queen décida de se
débarrasser de ses influences qui commençaient en 74 a s'essouffler
quelque peu (Led Zep, Deep Purple, Uriah Heep, Yes...) pour créer un son
qui leur serait propre, une identité forte, ainsi est né Queen II, et
autant le dire tout de suite, c'est une véritable réussite. Entre Rock
Prog' et Hard Rock, ce disque d'une grande diversité est aussi l'un des
plus difficile d'accès. Il n'y a pas de tube formaté pour la radio.
L'album peut se décomposer en deux parties. La première composé en
grande partie par May est de très bonne facture. Avec un premier morceau
Father to Son où se mêle break acoustique et partie Hard rock inspiré. White Queen est un délicieux morceau épique. L'acoustique Some day one day vient apaiser le tout, avant le morceau Hard de Roger Taylor Loser In The End pas fou.
Et puis Mercury arrive et se charge de la seconde partie de l'album, nous
faisant passer d'un très bon album, à un espèce d'ovni musical
totalement jubilatoire. L'enchaînement Ogre Battle, The Faily Feller's Master Stroke, Nevermore, March of The Black Queen est tout simplement dément et peut s'apparenter à un seul morceau de rock prog' tant les transitions semblent naturelles.
Ogre Battle est un brûlot Hard Rock mélodique plein d'énergie, qui s'enchaîne avec The Faily Feller's Master Stroke
sorte de pépite totalement déjantée, mais tellement Queenesque. Le piano
qui lie ses morceaux se fait poète dans une ballade parmi les plus
belles du rock : Nevermore, qui en 1 min 20 a tout dit. Pour conclure le tout déboule le monumental March of The Black Queen,
morceau progressif et épique, où partie hard et break magnifique
s'entremêle jusqu’à ce qu'un Chœur s'envole vers la chanson suivante, Funny How Love Is, une petite sucette très joyeuse. Le tout se termine par le premier tube du groupe, Seven Seas oh Rhye si vous avez bien suivi, presque classique, mais tout aussi excellente.
Une des premières choses qui marque dans cet album, c'est son étonnante
cohérence, malgré son incroyable richesse. Tout s'enchaîne le plus
naturellement du monde. Et toutes ces chansons, du Hard Rock le plus
énergique à la ballade la plus calme sont estampillés Queen II. Le
travail de production est ici colossale, avec cette superposition de
pistes vocales et de guitares presque à l'infini, du jamais vu pour
l'époque. Le son Queen est né, pour le meilleur et pour ... le meilleur.
Tracklist
1. Procession
2. Father To Son
3. White Queen (as It Began)
4. Some Day One Day
5. The Loser In The End
6. Ogre Battle
7. The Fairy Feller's Master-stroke
8. Nervermore
9. The March Of The Black Queen
10. Funny How Love Is
11. Seven Seas Of Rhye
Membres
Freddie Mercury - Chant, Piano John Deacon - Basse Roger Taylor - Batterie Brian May - Guitare
En 1990, Mike Oldfield du haut de ses 20 ans de carrière à déjà tout
connu, la reconnaissance de ses pairs, avec quelques unes de ses œuvres
les plus accomplies (Ommadawn, Incantation...) et le succès populaire
comme le culte Tubular Bells, ou les Pop, To France et Moonlight
Shadows. Mais aussi quelques bides...
Alors qu'il devait beaucoup à Richard Branson (Patron de Virgin), le
premier à avoir cru en lui, et que réciproquement, celui ci devait à
Mike Oldfield son premier succès, des tensions entre les deux hommes
commencèrent à poindre. Ainsi, R.Branson désirait la
composition d'un Tubular Bells II, ceux que refusait, avec raison, le
troubadour Anglais. De ce contexte difficile, naquît Amarok*, l’œuvre
la plus excitante de la musique moderne, pas moins.
Il va de soi (comme l'avenir ne le montrera pas...) que Mike Oldfield n'a aucunement cédé à la pression de son
patron, bien au contraire, il proposa l'album le moins commercial
possible. Ainsi le disque ne comporte qu'une unique chanson de 60
minutes et 2 secondes, et chaque thème n'y est jamais exploité plus de
deux minutes, le tout lié par des bruits pour le moins incongrue, comme
ce F*** Of R.B dissimulé en morse. La plaisanterie ne fut pas au goût de
Richard Branson, Mike Oldfield fut alors prier de prendre la porte
après la sortie de cet album, qui ne bénéficia d'ailleurs d'aucune
promotion.
Et pourtant... Le patron de Virgin n'a pas eu beaucoup de flair, car
dénigrer une œuvre si visionnaire, peu nuire quelque peu à son image
auprès des mélomanes. Vous l'aurez compris, ce n'est pas un album que
l'on écoute d'une oreille distraite. L'album d'une structure chaotique,
multiplie les thèmes et les airs, sans qu'il ne semble y avoir de fil
conducteur. Une cinquantaine d'instruments composent ce morceau ! La
brosse à dent et le verre d'eau côtoient ici la guitare électrique. On y
trouve quelques instruments exotiques, comme le Ukulele, le Kalimba, le
Timpani... Mike Oldfield s'occupe d'ailleurs de pratiquement tout ces
instruments, pas question de multiplier les musiciens de session, ou
d'utiliser des samples. Les ambiances tissés sont donc multiple, donnant
une couleur World Musique à l'ensemble, un peu à l'image d'Ommadawn. On
retrouve les rythmiques africaines en fil rouge dans le final, où des
airs celtiques, assuré par Paddy Moloney qui re-collabore à l'album,
pour notre plus grand plaisir. Mais la ressemblance s'arrête là, si
Ommadawn ne faisait que suggérer la folie, Amarok en est affecté jusque
dans sa structure.
Des bribes de Folk, ou de Country par ci, des ambiance New Age par là.
Pas mal d'Ambiant, du Blues, et de la World musique comme vue
précédemment, celtique, africaine, australienne, hispanique... L'album
est d'une diversité incroyable, ce qui en rebutera plus d'un. Mais au
fil des écoutes, l'auditeur voit sa récompense arrivée. D'abord se
dégage quelques mélodies sublimes, comme ce solo de guitare autour de la
sixième minute, dont l'air sera repris et déformé plusieurs fois dans
le morceau. Un lien entre chaque parties va commencer à se dégager, les
enchaînement sembleront plus naturel, subtile. On appréciera de plus en
plus l'intelligence sous-jacente à la construction de ce morceau. On
remarquera certains airs fil rouge, qui seront repris à plusieurs
reprises, sur lesquels se raccrocher, mais qui évolueront au cours de
l'oeuvre.
Et ce final, qui s'étale sur plus d'un quart d'heure, structuré autour
de ces rythmiques africaines si envoûtantes. Les dernières minutes
seront consacrées à un crescendo, où les choeurs s'élèvent jusqu'à
atteindre ces dernières notes de guitare limpides, d'une beauté
transcendante mais non dénouée d'un puissant impact. Un peu à l'image
d'un roman où d'un film, ce final, après une oeuvre si longue, nous
laisse dans une torpeur mélancolique, sensation que ne procure aucun
autre album.
Mike Oldfield signe donc avec cet Amarok son album le plus
expérimental, le plus difficile d'accès, mais surtout le plus fascinant.
Un chef d'oeuvre !
*Amarok est une divinité Inuit, l'esprit d'un loup géant. C'est
aussi un art martial asiatique. Enfin, l'album à donné le nom à un
logiciel de musique sous Linux. Vous pouvez d'ailleurs vous amuser à
écouter l'album sur ce logiciel, et y lire le petit message qui s'y
affiche.
Tracklist
1- Amarok
Membres
Mike Oldfield - Tout
+ Paddy Moloney
+ Janet Brown
Désolé pour les deux semaines d'absence, vacances obligent (comme si beaucoup s'en étaient inquiétés...).
Face claire
On commence par une musique douce, limpide, qui distille ses notes et harmonies avec beaucoup de douceur pour commencer le week-end apaisé.
Il s'agit de Says de Nils Frahm, compositeur de musique electro ambiante, qui fait partie du vivier d'Erased Tapes, dans lequel on retrouve Kiasmos et Olafur Arnalds dont j'ai longuement parlé ici.
Et comme la musique prend souvent (il faut un minimum de talent pour ça) toute son ampleur en concert, c'est un performance live pour KEXP, une station de radio américaine (Seatle) qui propose souvent des perles du genre.
Face obscure
Pas de vidéo cette fois, mais une musique tellement expressive qu'elle se suffit à elle même (comme toute bonne musique me direz-vous. Philip Glass est un célèbre compositeur de musique minimaliste, ce courant qui consiste à développer un thème sur sa (très grande) longueur et en y rajoutant des variations subtiles au fil du temps. Sa réputation l'a amené à élaborer des musiques de films, comme ici, avec Koyaanisqatsi (film conceptuel de 1982) et cet extrait Prophecies, absolument glaçant (pour passer le week end dans son peignoir déprimé). Sa musique a pu également être reprise après coup comme son Metamorphosis entendu dans la fabuleuse série Battlestar Galactica.