mercredi 18 mars 2015

[Chronique] Alice Sara Ott, Ólafur Arnalds - The Chopin Project (2015) Classique revisité

Je vous en avais parlé sur ce blog, le nouveau projet d'Ólafur Arnalds, le touche à tout Islandais vient de sortir.
Ólafur Arnalds est un compositeur éclectique, ayant joué tour à tour du classique, du metal, de l'electro... mais dont l'univers sensible et mélancolique a été très inspiré de Chopin, musicien qu'il place haut dans son estime. Il n'est donc pas étonnant qu'il se soit attaqué à son répertoire. Pour l'occasion il est accompagné par Alice Sara Ott, pianiste germano-japonaise.
Ólafur n'étant pas un musicien de classique, il ne propose pas ici une simple nouvelle interprétation des nocturnes ou autres œuvres du pianiste franco-polonais comme il y en a tant, mais des compositions inédites, s'appuyant ou s'inspirant d’œuvres du maitre. Ainsi le premier morceau, Verses est un inédit qui est basé sur un motif de la sonate no 3 de Chopin, mais qui s'y éloigne très fortement, pour sonner comme un morceau d'Ólafur Arnalds, et c'est bon. Le second titre est justement la sonate no 3 de Chopin, joué par Alice, histoire de comparer et d'observer le chemin parcouru. Cette succession d'interprétations des œuvres de Chopin et de nouvelles compositions s'y inspirant se poursuit tout au long de l'album. Et c'est sans doute là, la principale faiblesse du projet.
Si la découverte de nouvelles œuvres du compositeur islandais justifie l'achat d'un nouvel album, les inédits ne couvrent que la moitié de l'album. Les morceaux de Chopin quant a eux, même s'ils sont joliment interprétés par Alice Sara Ott (ASO pour les fans de vélo...), n'apportent pas grand chose par rapport à ce qui se fait déjà.
De plus, il y a un trop fort contraste entre les œuvres au piano d'Alice et les compositions au violon d'Ólafur et je regrette fortement que les univers des deux musiciens ne se mélangent pas plus. A ce titre l'enchainement : Nocturne in C Sharp Minor et Reminiscence est le plus réjouissant de l'album.
Dernier défaut, mais mineur, si la comparaison des deux versions, avec la recherche des motifs communs, peut être ludique, ça peut se faire au détriment d'une écoute plus globale de l’œuvre.
Dans l'ensemble les œuvres d'Ólafur sont réussis, mais concentrent l'intérêt principal de l'album. Il peut s'agir d'une bonne porte d'entrée pour les fans de l'Islandais qui ne serait pas familiarisé à l’œuvre de Chopin (est-ce possible ?) ou plus probablement aux amoureux de Chopin et d'Alice (on les comprend sans mal) qui pourraient ainsi découvrir le talent d'Arnalds.



1. Verses
2. Piano Sonata No. 3: Largo
3. Nocturne in C Sharp Minor (w/ Mari Samuelsen)
4. Reminiscence
5. Nocturne in G Minor
6. Eyes Shut / Nocturne in C Minor
7. Written in Stone
8. Letters of a Traveller
9. Prélude in D Flat Major (“Raindrop”)